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Comment vaincre le syndrome de la page blanche

Vous devez écrire un discours, une présentation, un article et cela fait des heures que vous regardez votre cahier qui reste indéfiniment vide de tout contenu. Vous avez réussi à écrire quelques lignes que vous avez aussitôt effacées. Vous remettez une fois de plus l'exercice à demain en espérant que la nuit vous apportera une illumination. Et demain vous recommencez le même processus et cette idée ne vient pas.

 

C'est quoi le syndrome de la page blanche ?

 

Le syndrome de la page blanche est un phénomène psychologique qui ne concerne pas exclusivement l'écriture.

 

Il se caractérise par un blocage mental ou créatif qui empêche une personne de produire du contenu écrit, mais aussi artistique ou intellectuel et malgré ses compétences et son désir de le faire.

 

Le syndrome peut donc toucher divers domaines, comme la peinture, la musique, la résolution de problèmes et d'autres activités créatives ou intellectuelles. La personne est confrontée à un blocage créatif. Elle est incapble de générer des concepts ou de commencer à écrire ou à créer, même si elle a réalisé cette tâche avec succès par le passé.

 

Le syndrome est généralement associé à une grande frustration et à un sentiment d'impuissance. Il peut entraîner de l'anxiété et parfois même des sentiments d'auto-dépréciation, car la personne se sent impuissante face à son incapacité à produire.

 

Un syndrome vieux comme le monde

 

Ann Patchett, une femme de lettre américaine a écrit un livre dans lequel est consacre un chapitre aux dieux et déesses de l'écriture (A Writing Studies Primer). Elle affirme que les écrivains ont toujours cherché l’inspiration et l’intervention des dieux pour les aider à rédiger.

 

Pourquoi on arriva pas à écrire ou à produire ?

 

Différentes raisons sont avancées pour expliquer cette panne d'imagination.

 

La procrastination

 

Les individus touchés par ce syndrome ont souvent tendance à remettre à plus tard la tâche qui les bloque, en espérant que l'inspiration reviendra.

 

La pression extérieure

 

La pression des délais, des attentes de tiers ou des normes élevées peut contribuer à l'apparition du syndrome.

 

Le manque de confiance en soi

 

Un manque de confiance en ses compétences ou en son contenu peut également être un facteur aggravant.

 

Nous avons tous, à un moment donné, des doutes sur nos compétences. Ce doute peut vous entraver si vous remettez sans cesse en cause vos décisions, si vous vous excusez auprès des autres et si vous avez le sentiment de ne jamais être à la hauteur, quel que soit l'effort que vous fournissez.

 

La surcharge d'informations

 

Parfois, un excès d'informations ou de distractions peut rendre difficile la concentration et la créativité. On ne sait plus trop par quoi commencer.

 

La concurrence

 

On peut aussi avoir l'impression que tout a déjà été dit ou fait.

 

Des attentes trop élevées

 

La quête de perfection peut paralyser l'imagination des personnes obsédées par le fait de produire quelque chose de parfait.

 

Comment commencer le processus d'écriture.

 

Bien que cet article s'attache principalement à l'écriture d'une présentation, d'un discours ou d'une conférence, la plupart des outils et solutions mentionnés ci-dessous peuvent s'appliquer à tous les domaines où l'inventivité pourrait faire défaut.

 

Avoir une idée

 

L'inspiration est partout. Pour la trouver, lisez, regardez, écoutez ou observez des choses qui vous inspirent : des livres, des films, de la musique, l'art, la nature et même des conversations avec d'autres personnes.

 

Essayez de relier des idées ou des concepts sans lien apparent. Parfois, des pistes intéressantes émergent lorsque vous faites des connexions entre des sujets différents.

 

Brainstormer

 

Prenez un morceau de papier ou un ordinateur et commencez à noter tout ce qui vous passe par la tête, même si cela semble farfelu. Le simple fait de mettre des idées sur papier peut débloquer votre créativité.

 

Si cela est compliqué pour vous, vous pouvez fixer un laps de temps pendant lequel vous allez chercher des idées tous les jours : 15 minutes par exemple. Votre travail n'est pas de trouver la révolution de l'année mais bien d'y consacrer 15 minutes. Quand le laps de délai est écoulé, vous avez accompli votre mission, quel qu'en soit le résultat. Cela permet de se débarrasser du sentiment de culpabilité.

 

Chercher de l'aide extérieure

 

Dans le prolongement du brainstorming, n'ayez pas peur de solliciter l'assistance de vos amis, de vos proches, de vos collaborateurs, de  professionnels, de vos conseillers ou de vos prestataires de soins de santé en qui vous avez foi.

 

Il est généralement plus aisé de surmonter un obstacle lorsque nous nous reposons sur le soutien d'autrui.

 

Utiliser des techniques de créativité

 

Des méthodes telles que le mind mapping, les cartes conceptuelles, le dessin, l'art thérapie...peuvent vous aider à générer du contenu.

 

Définir des objectifs clairs

 

Dans notre cas, il s'agit d'identifier le message. Souvent nous voulons trop dire. Se concentrer sur un point clé et éliminer le superflu peut amener à se concentrer et à générer des idées pertinentes pour atteindre cet objectif.

 

Limiter les distractions

 

Ceci demande un peu de discipline. Éteignez les notifications, mettez en silencieux votre téléphone et créez un environnement propice à la concentration. Bye bye les réseaux sociaux. Pour un durée limitée évidemment.

 

S'asseoir en silence peut sembler inconfortable mais le fait de se mettre sur stop vous permettra de produire des idées originales et brillantes.

 

Fixer une échéance

 

La pression d'une échéance peut motiver à avancer et à produire. Cependant, assurez-vous que l'échéance soit réaliste.

 

Accepter l'imperfection

 

Ne visez pas la perfection dès le début, ni même jamais. Fait vaut mieux que pas fait ou que parfait.

 

Faire une pause

 

Laissez-vous la liberté de créer des ébauches et d'éditer plus tard. La nuit porte conseil. Il est fort probable que vos premières idées évoluent pendant votre sommeil.

 

Modifier l'environnement de travail

 

Travailler dans un nouvel environnement peut apporter de la nouveauté et de la stimulation. Cela permet de briser la routine et de réveiller votre esprit créatif.

 

De nouveaux lieux peuvent vous inspirer de différentes manières. Par exemple, un café animé peut vous apporter une énergie différente par rapport à un bureau calme.

 

Changer d'environnement peut également être relaxant, ce qui peut aider à réduire le stress et l'anxiété associés au syndrome de la page blanche.

 

Modifier l'heure de travail

 

Certaines personnes sont plus créatives et productives le matin, tandis que d'autres préfèrent travailler tard le soir. Essayez de déterminer à quelle heure de la journée vous vous sentez le plus alerte et créatif, et organisez votre travail en conséquence.

 

Faire de l'exercice

 

Les effets bénéfiques de l'exercice physique sont non négligeables.

 

L'activité physique :

  • Améliore la circulation sanguine et augmente le débit sanguin vers le cerveau. Cela permet d' améliorer la fonction cognitive, la concentration et la créativité.

  • Libère des endorphines, des neurotransmetteurs qui peuvent améliorer votre humeur, réduire le stress et l'anxiété et augmenter la motivation.

  • Offre une pause mentale à votre cerveau, ce qui vous permet de revenir à votre tâche avec un esprit rafraîchi et de nouvelles perspectives.

  • Réduit les blocages mentaux en éliminant les pensées répétitives ou négatives

  • Stimule de la créativité. Lorsque vous vous adonnez à des activités physiques, votre esprit peut vagabonder et créer des connexions entre des idées apparemment disparates.

Il n'est pas nécessaire de faire des exercices intensifs. Une simple promenade, une séance de yoga, ou quelques étirements peuvent suffire. L'important est de bouger votre corps et de prendre une pause régulière pour vous revitaliser mentalement.

 

L'exercice peut également être intégré dans votre routine quotidienne de travail. Par exemple, au lieu de rester assis à votre bureau pendant de longues périodes, prenez de courtes pauses pour bouger et vous étirer. L'exercice maintient et stimule votre créativité tout au long de la journée.

 

S'aérer

 

Il peut s'agir de sport si celui-ci se pratique en éxterieur. En revanche si votre activité physique se pratique en intérieur, il est recommandé de prendre l'air en parallèle. 

 

Une courte promenade de 25 minutes améliore le fonctionnement du cerveau et stimule votre énergie physique et votre santé. Vous vous sentirez moins stressé ou anxieux et vous dormirez mieux après avoir passé un peu de temps au grand air.

 

Méditer

 

Il est fort probable que cela ne soit pas votre première pensée. Néanmoins, la méditation peut être un outil précieux pour dénicher une idée pour un post, un article, un livre ou même le thème principal d'un discours.

 

La méditation vise à vider l'esprit. Et lorsque votre esprit est libéré du stress quotidien, des lignes d'écriture peuvent émerger.

 

Grâce à la méditation vous focalisez sur l'instant présent. Cela peut conduire à un état de "flux", où la pensée créative surgit spontanément.

Une recherche a démontré qu'il ne faut que 10 à 12 minutes de méditation pour stimuler la créativité et générer une variété d'idées. Vous pouvez trouver de nombreuses méditations guidées sur le web.

 

Tentez de passer directement à une session de brainstorming juste après avoir médité. Vous remarquerez probablement que vous dénicherez des sujets captivants et plus pertinents.

 

Avoir un carnet de notes à portée de main

 

Chaque fois que vous avez une idée, petite ou grande, écrivez-la. On ne sait jamais ce qu'elle peut devenir.

 

Même si elle ne semble pas avoir d'intérêt maintenant, écrivez-la pour qu'elle s'imprègne dans votre esprit.

 

Consacrez un carnet de notes à votre liste d'idées. De temps en temps, sortez votre liste et parcourez-la. Une vieille pensée pourrait trouver tout son sens aujourd'hui.

 

Oser sortir de sa zone de confort

 

Lorsque vous êtes dans votre zone de confort, tout vous semble sûr et familier. Vous vous sentez... à l'aise. Mais votre créativité est aussi bridée. Vous avez peut-être le sentiment de déjà avoir écrit sur tout.

 

Sortir de sa zone de confort stimule la créativité. Lorsque l'on sort de sa "normalité", on ne peut pas vivre en pilote automatique. Vous êtes contraint de réfléchir à tête reposée. Cela vous rend naturellement plus flexible, plus productif et plus créatif.

 

Il n'est pas nécessaire de faire de grands changements au début. Essayez de faire quelque chose de petit. Allez courir dehors demain au lieu d'aller à la salle de sport, participez à un événement de réseautage auquel vous n'avez jamais assisté ou achetez cette guitare dont vous voulez apprendre à jouer.

 

Cherchez tous les moyens de modifier votre routine.

 

Sortir de votre zone de confort permet aussi de rencontrer de nouvelles personnes et avec elles, de nouveaux sujets d'écriture.

 

Recycler

 

Il est parfois intéressant de re-publier sur des sujets que vous avez déjà traités auparavant. Cela vous permet de toucher un public qui n'a pas encore été en contact avec l'information et qui privilègie l'actualité récente. Cela vous permet aussi d'amener un nouveau point de vue ou d'affiner certaines parties.

 

S'enregistrer

 

Peut-être êtes-vous plus à l'aise à l'oral qu'à l'écrit. L'astuce consiste ici à vous munir d'un enregistreur et à énoncer votre point de vue. Il suffit ensuite de retranscrire le texte et d'affiner l'écrit.

 

Travailler sa confiance en soi

 

Le fait de travailler sur votre assurance vous aide également à améliorer votre capacité à générer de nouvelles idées. Soyez indulgent envers vous-même et évitez de vous comparer aux autres.

 

Rappelez-vous des objectifs que vous avez accomplis et des succès que vous avez remportés dans le passé. Pensez à appliquer la méthode des petits succès.

 

Utiliser l'intelligence artificielle

 

J'ai volontairement laissé cet outil pour la fin de l'article. Vous êtes de plus en plus nombreux à recourir à l'intelligence artificielle pour générer du contenu.

 

On ne peut ici qu'inciter à la prudence. Vérifiez vos sources et ne vous engagez pas dans des matières que vous ne maîtrisez pas.

 

Choisir le bon sujet

 

Les outils présentés dans cet article devraient vous permettre de ne plus être confronté au syndrome de la page blanche.

 

Vous débordez d'idées et vous voilà confronté à un nouveau défi de taille : choisir la bonne. Je renvoie ici à l'article sur le deuil du contenu. Il concerne les orateurs qui ont du mal à limiter le nombre de messages dans un discours. Le choix du meilleur contenu dépendra de votre situation, de vos objectifs et de votre vision.

 

Certaines idées peuvent être plus réalisables que d'autres en fonction de votre temps, de vos ressources et de vos compétences. Évaluez la faisabilité de chaque concept.

 

Pensez à discuter de votre liste avec d'autres personnes. Leur point de vue peut vous aider à voir les avantages et les inconvénients que vous pourriez avoir manqués.

 

Parfois, votre instinct peut vous guider vers le bon choix. Si une idée vous enthousiasme ou vous passionne, il y a de fortes chances qu'elle soit la bonne.

 

Conclusion

 

Il est important de se rappeler que le syndrome de la page blanche est un défi commun. De nombreux écrivains et orateurs célèbres seraient passés par là : F. Scott Fitzgerald, Leo Tolstoï, J.K Rowling, Mark Twain ou encire Agatha Christie.

 

George Lucas, le créateur de "Star Wars" avoue avoir eu des difficultés à écrire la suite de sa saga.

 

Se sont la patience et la persévérance et la patience qui leur ont permis de surmonter ce passage à vide. .

 

Ernest Hemingway, était connu pour sa discipline rigoureuse en matière d'écriture. Il avait l'habitude de se fixer un quota quotidien de mots à écrire, qu'il s'efforçait de respecter. Cependant, il y a eu des moments où il s'est retrouvé à la recherche d'inspiration, incapable de produire un seul mot.

 

Dans de tels moments, Hemingway avait une technique pour surmonter le syndrome de la page blanche. Il s'arrêtait de travailler à mi-phrase, de sorte qu'il avait un point de départ lorsqu'il reprenait le lendemain. Cela l'aidait à éviter de se retrouver face à une page vierge, car il connaissait déjà de la direction de son écrit.

 

Il est important de noter que tout le monde réagit différemment à ces outils. Ce qui fonctionne pour une personne peut ne pas convenir à une autre. Il est essentiel d'expérimenter pour déterminer ce qui vous convient le mieux et surtout ne pas juger ce qui plait à votre voisin.

 

La poétesse et satiriste Dorothy Parker a dit un jour : « Je déteste écrire ; j’aime avoir écrit. »

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Sabine Vandebroek | 00 32 478 27 80 96 | sabine@sabinevandebroek.com

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